Amesys : le lourd poids du secteur militaro-industriel

info RezoCitoyen

Pour un peu plus de 100 millions d’euros, Bull a racheté Amesys. Jusque là, tout est logique. Un mastodonte de l’informatique française reprend une petite société spécialisée. Ce qui est plus étrange, c’est que peu après, Amesys, via son président, reprend Bull.
On imagine aisément qu’une telle prise de participation ne s’est pas faite sans l’accord du gouvernement français. Celui-ci étant actionnaire et Bull étant le fleuron de l’informatique française, il est peu probable qu’un tel changement dans l’actionnariat puisse se faire sans l’aval des autorités. Mediapart a publié un document datant du contrat avec la Libye dans lequel Amesys se recommande du ministre de l’Intérieur d’alors, Nicolas Sarkozy.
Ses bonnes relations avec les politiques sont donc claires.
Ceci dit, Amesys est particulièrement introduite dans le secteur militaro-industriel. Français, bien sûr, mais aussi mondial. Une activité qui tend probablement à rassurer les autorités françaises.
Le contrat libyen, qui s’est fait avec l’appui marqué du gouvernement français est un exemple criant des relations troubles entre une société comme Amesys (elle n’est pas la seule), le gouvernement et le secteur militaro-industriel.
Amesys a par exemple des relations commerciales avec les entreprises ou administrations suivantes :
MDBA, Vectra, Dassault, Alcatel Lucent, Alstom, la DGA et sa branche SEREB (société pour l’étude et la réalisation d’engins balistiques), la DIRISI (Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructure et des Systèmes d’Information de la défense),  Eutelsat, ministère de la justice français, Sagem, Thales, Eurocopter, EADS, Eutelsat, Astrium, Zodiac Data Systems, Teledyne, Al Fahad Smart Systems, Serpikom.
Dans un tout autre domaine, Amesys sait aussi s’investir dans la culture puisqu’elle a financé le Festival mondial des arts nègres au Sénégal en 2010 pour un peu plus de 100.000 euros.

Twitter & Facebook sous surveillance américaine

L'agence de renseignement américaine dispose d'une cellule dédiée aux sites web et aux réseaux sociaux. De quoi poser la question sur la surveillance des citoyens.

La CIA, l'agence centrale de renseignement américaine, s'intéresse de près aux réseaux sociaux, Twitter et Facebook en tête. 
L'agence de presse AP révèle que cette cellule, baptisée "Open Source Center" ("centre des sources ouvertes"), a été créée à la suite des attentats du 11 septembre. Chaque jour, plusieurs centaines de personnes (le nombre exact est classé secret défense) tentent de prendre le pouls de l'opinion publique dans les différentes régions du monde, de la Chine au Pakistan. 
Surnommée les "bibliothécaires vengeurs", les membres de cette cellule surveillent ainsi différents forums de discussions, mais aussi les médias locaux (sites web de journaux, radios et télévisions). Après la Révolution Verte en Iran en 2009, la cellule a commencé à se pencher sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook. "La CIA suit jusqu'à 5 millions de tweets par jour", raconte AP. 
L'occasion de suivre des crises, comme lors du Printemps arabes, en direct. L'occasion aussi de "mesurer" l'impact des actions américaines à l'étranger. "Les médias sociaux dans des endroits comme l'Egypte [ont pu] changer la donne et être une menace pour le régime", résume Doug Naquin, directeur de la cellule de la CIA. 

"Facebook : la plus terrible machine d'espionnage" 
De quoi poser une question plus large sur la surveillance des citoyens par les services de renseignements. 
"Facebook est la plus terrible machine d'espionnage jamais inventée", critiquait en mars dernier Julian Assange, fondateur de WikiLeaks. "Nous avons ici la base de données la plus complète du monde sur les gens, leur nom, leurs relation, leur adresse, leur emplacement, ainsi que leurs communications avec leurs proches, le tout accessible par les services de renseignements américains", ajoute-t-il. 
"Qui veut vivre dans un monde où le gouvernement peut écouter toutes les communications dans le cadre d'aucune enquête sur un crime ?", s'interroge sur CNet Greg Nojeim, avocat pour le Center for Democracy and Technology. A terme, "les gens ne vont plus communiquer librement. Imaginez comment votre conversation avec un ami intime changerait si vous saviez que quelqu'un d'autre l'écoute. C'est ce qui est en cause. C'est ce qui doit être protégé", estime l'avocat. 
De l'aveu d'un gendarme interrogé par "le Nouvel Observateur", "tous les suspects font désormais l'objet d'un recherche sur Google, Facebook et autres. De nombreuses informations sont librement accessibles à tous, aux internautes comme aux enquêteurs". 
Le Nouvel Observateur