Les baleiniers japonais assurent continuer leur pêche dans l'Antarctique


Article de Métro du 21 janvier 2013
Les baleiniers japonais ont assuré jeudi qu'ils continuaient leur campagne de pêche dans l'Antarctique que les écologistes de Sea Shepherd affirment avoir abrégée.
"Nous maintenons notre programme de chasse à la baleine", a expliqué à l'AFP un responsable de l'Agence des pêches japonaises, démentant que la campagne avait été suspendue après un accrochage entre un baleinier nippon et des navires de l'association de défense de l'environnement.
Photo fournie par l'Institut de recherches sur les cétacées japonais le 21 février 2013, montrant une manoeuvre d'un navire des écologistes de  Sea Shepherd dans l'Antarctique
Photo fournie par l'Institut de recherches sur les cétacées japonais le 21 février 2013, montrant une manoeuvre d'un navire des écologistes de Sea Shepherd dans l'Antarctique Photo : Institute Of Cetacean Research/Institute Of Cetacean Research/AFP/Archives
Le capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, a affirmé au contraire que la flotte baleinière avait stoppé la pêche après l'incident de mercredi, qui a empêché le navire usine nippon de se ravitailler en carburant.

"Je crois que c'est la fin" des opérations baleinières pour cette saison, a expliqué M. Watson à l'agence Associated Australian Press par téléphone depuis le navire de Sea Shepherd "Steve Irwin".
Des membres de l'association écologiste Sea Shepherd le 15 décembre 2012 au large de Den Helder, aux Pays-Bas
Des membres de l'association écologiste Sea Shepherd le 15 décembre 2012 au large de Den Helder, aux Pays-Bas Photo : Catrinus van Der Veen/AFP/ANP/Archives

La flotte baleinière nippone, conduite par le navire usine Nisshin Maru, et quatre bateaux de Sea Shepherd se font face dans l'Antarctique, les écologistes faisant tout pour perturber la campagne annuelle de chasse nippone.

Mercredi, le Nisshin Maru et deux bateaux de Sea Shepherd, le Steve Irwin et le Bob Barker, se sont accrochés au moment où le baleinier nippon se ravitaillait en carburant auprès d'un pétrolier sud-coréen.
Le responsable de l'Agence des pêches japonaises a assuré que cet incident avait été provoqué par les navires de Sea Shepherd qui auraient percuté le Nisshin Maru.
L'association a au contraire rejeté la responsabilité sur le bateau japonais qu'elle a accusé d'avoir éperonné ses navires.
Cet incident, qui a vu le Bob Barker pris en sandwich entre le pétrolier sud-coréen et le navire-usine japonais, est le plus violent depuis janvier 2010, lorsque l'Ady Gil, un bateau de Sea Shepherd, avait coulé, selon un responsable de l'association.
A Tokyo, un porte-parole de l'Institut de recherche sur les cétacés, qui cogère la campagne de pêche, a expliqué que l'approvisionnement en carburant avait dû être suspendu "à cause des activités dangereuses de Sea Shepherd".
Le Japon tue des baleines en vertu d'une tolérance de la Commission baleinière internationale (CBI) pour la chasse à des fins de recherche, bien que la chair des animaux finisse sur les étals nippon. L'organisme international proscrit toute pêche commerciale.
Un tribunal américain a récemment interdit à Sea Shepherd, basée aux Etats-Unis, de s'approcher à moins de 500 mètres des baleiniers japonais.

Nota du Bloggeur : Si vous avez envie de sauver la Planête, alors commencer par ne plus manger de poissons. Et pourtant, j'aime cela ; mais un océan a besoin d'un écosystéme stable et la sur-pêche va finir par nous tuer quand le point de non retour sera atteint. Il n'est que tenps de réagir. Adhérez à SEA SHEPHERD !

BÉRÉZINA SOCIALISTE



Réforme bancaire : comment le gouvernement s’est écrasé devant le monde de la finance

PAR AGNÈS ROUSSEAUX (11 FÉVRIER 2013) de BASYAMAG

C’était l’une des réformes les plus attendues du quinquennat : réguler le secteur financier en imposant de nouvelles règles aux banques françaises. Et notamment séparer leurs activités spéculatives des activités utiles à l’économie, aux entreprises et aux ménages. Objectif : prévenir une nouvelle crise financière. Sauf que le gouvernement Ayrault n’a pas osé heurter les intérêts privés des puissantes banques françaises. L’intérêt des citoyens et de la démocratie a, lui, été soldé. Explications.
Les banquiers peuvent dormir tranquilles. Ce n’est pas le gouvernement socialiste qui viendra mettre de l’ordre dans les dérives du capitalisme financier. C’est une retraite en rase campagne que s’apprêtent à sonner le Parlement et le gouvernement avec la réforme du secteur bancaire, discutée à l’Assemblée nationale à partir du 12 février. Auditionnés par la commission des Finances de l’Assemblée, les dirigeants du Crédit agricole, de la Société générale et de BNP Paribas admettent ne pas être « spécialement gênés par cette loi » (selon les mots de la rapporteure du projet de loi, la députée PS Karine Berger) ! Et ils n’ont même pas à faire semblant.
Face à la faiblesse du projet dévoilé en novembre par le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, on nous promettait des amendements pour « muscler » la loi. Il y a bien eu quelques avancées la semaine dernière. Mais« les amendements acceptés resteront cosmétiques », reconnaît un des porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon, interrogé par Le Monde« Il n’y aura pas de psychodrame. (…) On n’a pas la volonté de charger la barque des banques ». Tout est dit sur l’ambition de la majorité. L’enjeu de la loi est pourtant de taille : il s’agit de « remettre la finance au service de l’économie », de« refondre notre paysage financier pour les 20 prochaines années », tout en protégeant les dépôts des épargnants et les contribuables. La réalité est nettement moins idyllique.

Pourquoi faut-il « séparer » les banques ?
Pourquoi une loi sur les banques ? La France compte quatre banques « systémiques » (sur 14 au niveau de l’Europe). Des banques dont la faillite peut mettre tout le système bancaire en péril : BNP Paribas, BPCE (Banque populaire - Caisse d’épargne), Crédit agricole et Société générale. Petit rappel : BNP Paribas, la première banque française, pèse autant que le PIB de la France ! Soit 2000 milliards de dollars. Ses actifs ont augmenté de 34 % entre 2007 et 2010. Et la banque continue tranquillement ses stratégies d’optimisation fiscale. Sur 334 de ses filiales, plus d’un tiers sont situées au Luxembourg, 24 aux Iles Caïmans... Un modèle d’entreprise éthique, donc. Qui, s’il s’effondrait, mettrait le pays par terre.
Pour reprendre le contrôle sur la finance, François Hollande avait fait une promesse [1] : les banques de dépôt et les banques d’affaires seraient séparées. D’un côté, les activités spéculatives, de l’autre, les activités utiles à l’économie. L’idée centrale : on ne spécule pas avec l’épargne des citoyens. Car le modèle français, c’est celui de la « banque mixte » - celui de la Société générale, de BNP Paribas ou du Crédit Agricole. Une seule entité juridique, pour deux types d’activités bancaires : d’un côté, les banques collectent les dépôts et octroient des prêts – et ont alors un rôle de création de monnaie. De l’autre, elles interviennent sur les marchés financiers, pour le compte de leurs clients ou pour elles-mêmes, en vue de réaliser des profits financiers.
Ces « banques mixtes » seraient plus solides, affirment leurs dirigeants, qui ne veulent pas entendre parler de séparation. Solides ? Ce serait oublier qu’en 2008 la Société générale a été renflouée par le contribuable américain, à hauteur de 11,9 milliards de dollars, lors du sauvetage de l’assureur AIG. Et BNP a reçu 4,9 milliards. La même année, l’État français a mis 360 milliards d’euros à disposition des banques, sous forme de garanties de prêts interbancaires, pour assainir la situation. Solides, vraiment, les banques françaises ? Selon le dernierrapport de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), publié le 16 janvier, les tests confirment « la relative vulnérabilité que constitue la dépendance des banques françaises au refinancement interbancaire court-terme ». Sur sept banques soumises au stress test, l’une d’entre elles ferait faillite en une semaine en cas de crise, et une autre en 3 mois. A moins que la banque centrale européenne n’intervienne...

Comment le contribuable subventionne la spéculation
Le principal défaut des banque mixtes ? En cas de faillite, les dépôts des clients sont exposés. Et la garantie de l’État – pour les banques de dépôts – s’étend de fait au département « marché ». Un soutien implicite des pouvoirs publics à la spéculation, qui fait des contribuables les prêteurs en dernier ressort. En résumé : une banque mixte, ça fait plus de dégâts quand ça tombe. « Surtout, cette garantie permet aux banques mixtes de se financer elles-mêmes à plus bas coût sur les marchés financiers, car les investisseurs savent fort bien qu’en prêtant à telle banque, ils bénéficient de la garantie de l’État français », explique l’économiste Gaël Giraud, chercheur au CNRS. Résultat : des taux d’intérêts plus favorables pour les banques mixtes que pour les banques d’affaire « pures ». Soit l’équivalent d’une subvention annuelle de 48 milliards d’euros aux grandes banques françaises [2]. Un chiffre à comparer aux 18 milliards de profits réalisés en moyenne chaque année par les trois principales banques françaises, et aux 11 milliards d’impôts acquittés en 2010 par l’ensemble des banques françaises, précise Gaël Giraud.
Cette garantie, qui permet d’emprunter à faible coût, encourage le développement des activités de marché, et la totale déconnexion avec l’économie réelle [3]. Seuls « 22 % des actifs bancaires français sont consacrés aux crédits aux ménages et aux entreprises non-financières », rappelle l’ONG Finance Watch. Séparer les banques de dépôt et d’affaires vise « simplement à ne pas faire subventionner par la société la croissance des 78 %, dont seule une fraction est consacrée à l’économie réelle. »

La réforme s’attaque à… 1 % des activités bancaires !
D’où l’intérêt de séparer ces activités. Sauf que... il n’est pas question dans le projet de loi de « séparation » mais de « filialisation ». Chaque banque mixte doit simplement « cantonner » dans une filiale un certain nombre d’activités jugées spéculatives. « Les grands groupes bancaires français ont déjà filialisé la plupart de leurs métiers », souligne Gaël Giraud. C’est la filiale Cetelem qui gère les prêts à la consommation de BNP Paribas. « Exiger la filialisation revient donc à un statu quo ». Avec toujours autant de risques : « AIG, premier assureur du monde [4], a été mis en quasi-faillite à la fin de septembre 2008 par l’une de ses filiales, qui pesait 0,3 % du chiffre d’affaires d’AIG, une filiale parisienne qui était sous contrôle de la Banque de France », rappelle Gaël Giraud. A cause d’opérations à fort effet de levier, une petite filiale peut accumuler des dettes plusieurs milliers de fois supérieures à ses fonds propres. Un amendement adopté en Commission des finances stipule que les pertes d’une telle filiale (regroupant les activités spéculatives) ne seront pas couvertes par le groupe bancaire. Reste à voir comment cela se traduira concrètement.
Surtout, peu d’activités financières sont au final visées par la réforme. Elle concernera moins de 1 % des activités des banques ! C’est Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, qui a fini par lâcher ce chiffre, alors qu’il était auditionné par la Commission des Finances [5]. Consternation dans la salle. On se doutait que le volume des activités « filialisées » serait extrêmement faible. Mais pas à ce niveau ! « Aucune des activités de marché significatives des banques ne sera affectée par cette filialisation », avançait Finance Watch dans une analyse du projet en janvier. Ni la spéculation sur les produits dérivés, ni celles sur les matières premières agricoles.
Pire que le « secret défense » : les données détaillées des banques
Pourquoi les députés ont-ils découvert ce chiffre deux semaines seulement avant l’ouverture des débats ? Parce que les banques ont refusé toute évaluation des activités concernées, « compte tenu du très petit nombre de banques concernées et pour des raisons de confidentialité et de respect du secret des affaires ». Impossible, donc, de mesurer l’impact de la loi ! Un flagrant« déni de démocratie », estime Finance Watch. Cela signifie également que les actionnaires des banques n’ont pas accès à ces données, rappelle l’ONG. Les intérêts des dirigeants sont-ils supérieurs à ceux des citoyens, contribuables, actionnaires, clients et salariés confondus ?, questionne Finance Watch, pour qui cette absence d’étude d’impact semble inconstitutionnelle [6].
Quel est le critère utilisé pour évaluer si une activité doit être filialisée ? L’ « utilité ». Mais pour le gouvernement, une activité financière utile, ce n’est pas seulement un prêt pour aider une PME à démarrer, c’est une activité... réalisée avec un client. Donc la quasi-intégralité des opérations des banques, y compris les plus spéculatives et les plus déconnectées de l’économie réelle. Exemple ? La vente à un fonds spéculatif basé aux Iles Caïmans d’un « credit default swap » sur dette souveraine, ou l’achat d’un produit spéculatif sur les matières premières agricoles, sont considérés comme utiles au sens du projet de loi, car réalisés avec un client. Les députés s’échinent depuis quelques semaines à préciser les contours de la filialisation, qui restent pour le moment bien obscurs. Nul doute que les banques sauront inventer de multiples stratégies de contournement.

Les pleins pouvoirs à l’oligarchie financière
« Bercy ne prétend même plus que le projet de loi vise la séparation des banques de dépôt et d’affaires. Et les députés ne sont pas dupes », soutient Gaël Giraud. L’ambition se réduit à obliger les banques à se doter d’un testament en cas de faillite. On ne cherche plus à prévenir les risques, mais on essaye d’anticiper les obsèques d’un établissement bancaire en cas de grave difficulté financière. C’est ce qu’on appelle le régime de résolution bancaire. En cas de faillite, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) gèrera le démantèlement ou le sauvetage. Et prendra la décision de mettre à contribution les Français ou de pénaliser actionnaires et créanciers. « Le projet de loi ne détaille pas le régime de résolution. Il se contente d’en indiquer l’esprit. C’est extrêmement léger », critique Gaël Giraud.
L’Autorité de contrôle prudentiel est aujourd’hui une administration adossée à la Banque de France chargée de « contribuer à la stabilité du secteur financier » et de « protéger la clientèle ». En cas de crise bancaire, le projet de loi fait reposer la décision sur deux personnes : « Le directeur général du Trésor et le gouverneur de la Banque de France, qui disposent de la majorité absolue pour décider si et comment la banque sera renflouée », détaille Gaël Giraud, qui pointe « un complet court-circuit démocratique » et « un véritable conflit d’intérêts ». Car c’est la Banque de France qui reste le principal créancier des banques privées, et n’aura aucune envie de décider leur démantèlement en cas de faillite ! Bref, les pleins pouvoirs sont donnés à l’oligarchie financière et le rôle du Parlement est évacué.

BNP Paribas, plus puissante que l’État français ?
Autre instance de contrôle, le Conseil de régulation financière (ex-Conseil de régulation financière et du risque systémique - Coréfris) se voit doter de nouveaux pouvoirs... mais toujours non contraignants. Dans son Conseil de huit membres, aux côtés du ministre, des présidents de l’ACPR et de l’Autorité des marchés financiers (AMF), on trouve trois « personnalités qualifiées ». Dont Jean-François Lepetit, membre du Conseil d’administration de BNP Paribas, et Jacques de Larosière, conseiller de BNP Paribas.
Le lobby bancaire est dans la place. « L’AMF et l’ACPR ont énormément de mal à faire valoir leur point de vue vis-à-vis des banques, c’est une guerre continuelle avec le lobby bancaire, raconte Gaël Giraud. C’est comme si on demandait à des gendarmes à bicyclettes de faire respecter le code de la route sur un circuit de Formule 1 ». Pourquoi Bercy s’est-il fait aussi facilement dicter son projet de loi par les banques ? « Quand vous êtes haut-fonctionnaire à Bercy, vous savez qu’à 45 ans, vous allez plafonner dans votre carrière. Si vous ne voulez pas moisir dans votre bureau, vous allez pantoufler dans une banque, avec un salaire multiplié par 10 ou 50 », avance le chercheur. Un haut fonctionnaire ne mord pas la main qui lui donnera à manger demain.

Paradis fiscaux : encore un effort !
Les députés ont cependant réussi à (presque) gagner de rares escarmouches. Comme sur les paradis fiscaux. Un amendement (PS/EELV), voté en Commission, stipule que les banques devront publier chaque année la liste de leurs filiales, avec effectifs et chiffres d’affaires. Une avancée intéressante. Mais pourquoi ne pas en profiter pour demander le montant des profits réalisés par chaque filiale ou celui des impôts payés ? Ce qui aurait permis de mettre en lumière les filiales qui réalisent des profits, avec peu de salariés et sans payer d’impôts. Bref, de lutter vraiment contre les paradis fiscaux.
François Hollande voulait aussi mettre un frein au Trading à haute fréquence (THF), ces opérations financières réalisées chaque microseconde par des robots informatiques. La loi les limite un peu [7], mais les interdictions ne s’appliquent pas aux « activités de tenue de marché ». Résultat : « 80 % à 90 % du trading haute fréquence ne sera pas concerné par l’interdiction »évalueChristophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue.

Pierre Moscovici, ministre des banques ?
« L’état actuel du projet de loi français ne résout aucun des problèmes qui motivent la nécessaire séparation des activités bancaires. Il cumule à vrai dire les faiblesses de tous les projets de loi déjà existants », conclut Gaël Giraud. Qui prône une réforme de type Glass Steagall Act (GSA), votée aux États-Unis en 1933, actant une réelle séparation des banques. Pour la rapporteur du projet de loi, Karine Berger (PS), séparer les banques serait revenir à la « préhistoire ». C’est oublier que les banques mixtes ont été autorisées en France par la loi bancaire de 1984. Les premières banques mixtes sont nées bien plus tard, avec la fusion du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais, et celle de BNP et Paribas en 2000. Une séparation authentique des banques équivaut simplement à revenir au paysage bancaire français de 1995.
Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, nous avait prévenus :« Mon rôle (…) n’est pas de déstabiliser le secteur dont j’ai la charge »affirmait-il devant l’AMF en novembre dernier. Le « ministre des banques » résume alors sans ambigüités l’ambition du gouvernement : « Cette reforme est faite dans l’intérêt même du secteur financier, dans l’intérêt de sa protection, dans l’intérêt de son image, dans l’intérêt également de cette réconciliation que je souhaite entre les banques et les Français. » Le monde de la finance n’est plus le« véritable adversaire » désigné par François Hollande avant son élection. Bien au contraire. « Cette loi bancaire, ambitieuse et rigoureuse » permettra aux acteurs financiers « de redoubler d’effort pour faire ce que vous savez admirablement faire, servir vos clients, tous vos clients et financer notre économie, à un moment crucial de son histoire », poursuit le ministre. Et de citer l’auteur latin Tite-Live : « Il faut oser ou se résigner à tout ». Le gouvernement a visiblement tranché.
Agnès Rousseaux
@AgnesRousseaux sur twitter
Photo : Jarra

Notes

[1« Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives. Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux. Les produits financiers toxiques, c’est-à-dire sans lien avec les nécessités de l’économie réelle seront purement et simplement interdits. Les stocks options seront supprimées. Et les bonus encadrés »Discours de François Hollande au Bourget, janvier 2012.
[2] 12 milliards d’euros pour le Crédit Agricole, 6 milliards d’euros pour BNP Paribas, 5 milliards d’euros pour la Société Générale, et 24 milliards d’euros pour Banque populaire-Caisse d’Epargne.
[3] Le volume total de produits dérivés a été multiplié par 7 en l’espace de douze ans. Il atteint aujourd’hui 700.000 milliards de dollars. Soit 12 fois le PIB mondial.
[4] Dont le sauvetage a couté plus de 130 milliards de dollars au contribuable américain
[5] Selon Frédéric Oudéa, les activités de banque de marché représentent 15 % à 20 % du Produit net bancaire (chiffre d’affaires) des banques, et « moins de 10 %, voire 5 % » de ces activités pourraient être isolées dans une filiale. Ce qui veut dire que seulement 0,75 % à 2 % de l’activité des banques sera impacté par le projet de loi.
[6« La loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution prévoit notamment dans son article 8 que l‘étude d’impact accompagnant une loi inclut « l’évaluation des conséquences économiques, financières, sociales et environnementales, ainsi que des coûts et bénéfices financiers attendus des dispositions envisagées pour chaque catégorie d’administrations publiques et de personnes physiques et morales intéressées, en indiquant la méthode de calcul retenue ». » Source : Rapport de Finance Watch
[7] Par l’interdiction d’annuler une opération moins d’une demi-seconde plus tard, et d’annuler plus de 80 % des ordres passés dans une même journée.

Le livret de famille, c'est fini...(ou presque )


LE MONDE | 

Selon le psychiatre Serge Tisseron, vouloir fabriquer des livrets de famille avec "parent 1" et "parent 2" paraît dérisoire au regard des enjeux de la PMA ou de la GPA.


Il est impossible d'installer les bouleversements liés aux nouvelles méthodes de procréation médicalement assistée (PMA) à l'intérieur de l'ancienne organisation familiale, dont le cadre législatif avait été conçu pour donner aux enfants nés en son sein un père cumulant les fonctions de géniteur présumé, d'éducateur privilégié et de donneur de nom.

Vouloir fabriquer des livrets de famille en faisant apparaître un "parent 1" et un "parent 2" paraît dérisoire au regard des enjeux, notamment du fait de l'augmentation d'enfants nés par PMA, par dons de spermes, d'ovocytes et, de plus en plus, d'embryons.

LA LEVÉE DE L'ANONYMAT DES DONNEURS
Rappelons donc d'abord un préalable : toute réforme de la parentalité commence par la levée de l'anonymat des donneurs. Il est heureux de constater que les adversaires traditionnellement les plus résolus de cette levée y arrivent petit à petit, face aux dangers potentiels que pourrait représenter le fait que deux femmes ou deux hommes élèvent un enfant dans le déni de la place de l'homme ou de la femme qui aurait pris une part à sa conception.
La signification principale de l'ancien mariage était de fonder une présomption de paternité de l'époux. Il en a résulté un objet bien connu, le livret de famille. Il est bien évident que, avec les nouvelles méthodes de procréation, ce document ne peut pas subsister tel quel. Et c'est là que l'idée de séparer mariage et filiation apparaît très intéressante, au point de pouvoir conduire, à terme, à remplacer le traditionnel livret de famille par deux documents complémentaires.
Le premier serait le livret de mariage, qui permettrait d'officialiser dans un cadre légal le mariage de deux humains de même sexe ou de sexes différents, qu'ils aient, ou non, le projet d'avoir ensemble des enfants. Ce livret de mariage pourrait-il, un jour, être ouvert à des créatures virtuelles ? Au Japon, un citoyen a demandé à pouvoir épouser une créature de manga, ce qui lui a été refusé... Mais un sondage a montré que sa proposition était approuvée par une majorité de Japonais !
Bien que nous n'ayons aucune idée de ce que chacun vivra bientôt avec son robot de compagnie, la nécessité d'un consentement éclairé rendra toutefois impossible l'élargissement d'un tel contrat !

LES TROIS FILIATIONS
Par ailleurs, chaque enfant bénéficierait d'un livret de filiation indiquant les trois filiations qu'il est aujourd'hui indispensable de distinguer. La première est la filiation génétique fondée sur l'origine des gamètes dont il est issu. Ainsi serait clairement précisée l'identité du géniteur et l'identité de la génitrice, sans que cela implique de leur part aucune forme de contrainte éducative que ce soit.
Cette reconnaissance ouvrirait la porte à l'instauration d'une connaissance par chacun de ses données génétiques et, si cela est possible, par un contact avec les parents donneurs de gamètes, d'une connaissance de leur généalogie.
De cette manière, deux parents de même sexe ne risqueraient pas de susciterchez leur enfant une dénégation des rôles spécifiques et indispensables que prennent encore un homme et une femme dans sa conception.
Une deuxième rubrique de ce livret de filiation serait consacrée au(x) parent(s) qui ont donné son nom à l'enfant. Il est en effet tout à fait possible qu'un parent, aujourd'hui "père" ou "mère", donne son nom à un enfant sans pour autant l'avoirconçu ou sans l'élever.
C'est évidemment le cas des enfants reconnus à leur naissance par leur géniteur, mais qui se trouvent ensuite élevés, du fait d'une brouille entre les parents, par une autre personne.

L'ÉDUCATION DE L'ENFANT
Enfin, ce livret de filiation comporterait la mention de la filiation éducative, c'est-à-dire l'identité de ceux, hommes et/ou femmes, dont le rôle est reconnu dans l'éducation de l'enfant.
Il faudrait alors laisser la porte ouverte à diverses personnes pouvant intervenir à un degré ou à un autre : ce n'est pas pour rien que de nombreuses cultures ont instauré, à côté des parents, l'existence des parrains. Les grands-parents peuvent également avoir un rôle éducatif reconnu avec les droits et les devoirs qui leur sont afférents, notamment lorsque certains parents sont défaillants, disparus ou décédés.
Une telle distinction permettrait que le mariage pour tous n'engage que le consentement éclairé des deux humains qui le sollicitent, quel que soit leur sexe, sans rien engager d'un acte de filiation qui en aurait été radicalement séparé. Et tous les enfants seraient égaux par le droit qui leur serait reconnu d'être informé des trois formes de filiation qui concourent ensemble à leur existence à la foisphysique, psychique et sociale.

En finir avec la compétitivité !


Fondation Copernic - le 


La France souffrirait d'un déficit de compétitivité justifiant un "choc de compétitivité", basé, selon le patronat, sur un transfert massif des cotisations sociales sur les ménages par le biais d'une augmentation de la CSG et/ou de la TVA et d'une réduction des dépenses publiques.
Dans cette perspective, les résultats du commerce extérieur sont vus sans que jamais la stratégie des firmes dans la mondialisation ne soit évoquée. Or, les firmes allemandes utilisent systématiquement la sous-traitance internationale et achèvent l'assemblage en Allemagne. Une part importante des exportations allemandes correspond à du simple réexport du produit fini. De plus, l'utilisation des prix de transfert entre sociétés membres d'un même groupe permet delocaliser le bénéfice final dans un pays à fiscalité avantageuse, voire dans un paradis fiscal. Un tiers des échanges de la France correspond à un commerce entre filiales d'un même groupe. Les statistiques des exportations nationales s'en trouvent largement biaisées. Ainsi, plus de la moitié du déficit commercial de la France vis-à-vis de l'Allemagne (10 milliards d'euros) serait due à une manipulation des prix de transferts.
Certes, la compétitivité hors-prix, c'est-à-dire liée à la qualité des produits, leur degré d'innovation technologique... n'est pas ignorée : choix discutables de positionnement de certaines entreprises, niveau insuffisant de la R&D, pratiques abusives des donneurs d'ordre envers les sous-traitants, difficultés des PME pour avoir accès au crédit bancaire. S'y rajoute une forte sensibilité des exportations françaises au taux de change de l'euro – qui s'est réévalué de 78 % par rapport au dollar entre janvier 2002 et avril 2008 –, due au niveau moyen de gamme des produits plus sensibles aux variations de prix.
Pourtant, le débat public se concentre sur le coût du travail alors même que les données de référence d'Eurostat posent problème. Le poids de la formation professionnelle affecte de façon différenciée suivant les pays le calcul de la masse salariale et, pour la France, la durée du travail est sous-estimée. Globalement, on constate cependant une tendance à la convergence des coûts salariaux unitaires (tenant compte de la productivité) dans la zone euro – le coût unitaire français baisse en moyenne de 0,5 % par an de 1996 à 2008 – avec une baisse dans l'industrie et une hausse dans les services. L'affirmation selon laquelle une dérive du coût du travail aurait plombé la compétitivité des entreprises françaises est donc démentie.
Mais surtout, en mettant en avant le coût du travail, "le coût du capital" est escamoté. Or, les revenus nets distribués, qui représentaient 5,6 % de la valeur ajoutée brute des sociétés non financières en 1999, se montent aujourd'hui à 9 %, niveau record depuis la seconde guerre mondiale. La part dévolue aux actionnaires a crû dans des proportions considérables ces douze dernières années. Ainsi, la complainte patronale faisant de la baisse du taux de marge la raison profonde des faibles investissements et du moindre effort en matière de R&D, passe sous silence le fait que, crise ou pas crise, la part de plus en plus lourde que les entreprises distribuent aux propriétaires du capital affaiblit leur capacité à faire face à tous les aspects de la compétitivité.
Comprimer la masse salariale pour gagner des parts de marché à l'export, tel est l'impératif catégorique que l'on veut nous imposer. Mais l'essentiel des relations commerciales des pays de l'Union européenne a lieu à l'intérieur de l'Union. Les clients des uns sont les fournisseurs des autres et les déficits des uns font les excédents commerciaux des autres. Vouloir que tous les pays copient le modèle allemand et se transforment en exportateurs nets est impossible. La contraction de la demande interne dans tous les pays, produite par la réduction des coûts salariaux et les coupes dans les dépenses publiques, pèse sur le commerce extérieur de tous. Où exporter lorsque tous les pays réduisent leur demande ? La baisse de la demande interne ne peut qu'entraîner une réduction des exportations et aboutir à une récession généralisée. C'est la situation actuelle en Europe qui voit même l'Allemagne touchée aujourd'hui par la contraction économique.
La compétitivité est une voie sans issue, économiquement absurde et socialement régressive. N'oublions pas qu'un des précédents "chocs de compétitivité" est celui infligé à l'économie française par Pierre Laval en 1935. On ne sortira pas de la crise actuelle en prolongeant le modèle économique qui y a conduit. C'est un autre modèle de développement qu'il faut promouvoir : en finiravec la logique même de la compétitivité qui, basée sur la concurrence de tous contre tous, aboutit à un état de guerre économique permanent appauvrissant les populations et détruisant les équilibres écologiques. Ce nouveau modèle de développement doit être fondé sur les principes de la coopération, de la rupture avec un consumérisme destructeur, de la réponse aux besoins sociaux, de la réduction des inégalités et de l'ouverture d'une transition écologique. 
Nota du Bloggeur : Et dire que la France et L'Angleterre furent les princes fondateur des fidéicommis, ancêtres des paradis fiscaux et que l'on en retire rien à ce jour, hormis bien sur les rois du CAC 40 et du FTSE 100 et autres laquais ! 

Un article dans le Monde en avril 2012 et depuis....RIEN !


DIG – Une ville fantôme construite par la Chine en plein cœur de l’Angola

Nova Cidade de Kilamba est une ville flambant neuve, faites de bâtiments aux couleurs vives et impeccables, construite en moins de trois ans à une trentaine de kilomètres de Luanda, capitale de l'Angola. Nova Cidade de Kilamba est également à peu près vide, une ville fantôme bâtie par une compagnie d'Etat chinoise – China International Trust and Investment Corporation (Citic) – pour la modique somme de 3,5 milliards de dollars. Où sont passés les 500 000 personnes que peut accueillir ce complexe urbain qui détonne tant aux alentours de la capitale angolaise ?
Une journaliste de la BCC a visité Nova Cidade de Kilamba, décrivant un endroit"étonnamment silencieux, les voix rebondissant sur les murs de béton tout frais et les routes vides. Il n'y a guère de voitures et encore moins de personnes, juste des dizaines de rangées d'appartements colorés se répétant à l'infini, les volets fermés et les balcons vides. Après avoir conduit pendant quinze minutes, nous n'avons rien vu à part des ouvriers chinois, dont beaucoup vivaient dans des préfabriqués autour du site."
La ville nouvelle déserte est l'œuvre de l'Etat chinois qui, en contrepartie, a été payé, comme c'est souvent le cas en Afrique, par un accès prioritaire aux ressources naturelles du pays, le pétrole dans le cas de l'Angola.
Techniquement, le projet pharaonique a donc été amorti par le gouvernement angolais. Le problème, c'est que personne ne vient. Sur les 2 800 appartements disponibles dans un premier temps dans les 750 bâtiments de huit étages, seuls 220 ont été vendus. Sur la dizaine d'écoles du complexe, seule une poignée fonctionne.
Le projet est défendu bec et ongles par le gouvernement du président José Eduardo dos Santos, qui avant le début de son mandat avait promis de construire un million de maisons en quatre ans. Le problème actuel étant que les résidences de Nova Cidade de Kilamba – dont le prix oscille entre 120 000 et 200 000 dollars – sont inaccessibles pour la grande majorité de la population, dont les deux tiers vivent avec moins de 2 dollars par jours, selon les estimations des organisations internationales.
"Il n'y a tout simplement pas de classe moyenne en Angola, uniquement les très pauvres et les très riches. Et donc, il n'y a personne pour acheter ce type de logement", résume Elias Isaac, membre de l'Open Society Initiative of Southern Africa (OSISA), cité par la BBC. Le gouvernement angolais promet de faciliter les emprunts-logements et de prévoir une part de logements sociaux dans le parc immobilier. Ses détracteurs estiment qu'il a surtout voulu se précipiter en vue de l'élection présidentielle, qui a lieu le 31 août. (Photos Facebook).

Nota du Blogueur : ....et pendant que la main droite chinoise absorbe les richesses des pays pauvres ou endettés  sa main gauche fabrique de plus en plus d'armes. Signes d'une guerre qui ne restera pas qu'économique, à mon avis, mais que personne ne commente ; ou alors, à demi-mots !