Hollande : "Je veux relancer la production, l'emploi et la croissance"


HOLLANDE, UN AN APRÈS - Chaque jour, du 22 avril au 6 mai, leJDD.fr revient sur l’une des 60 promesses de campagne de François Hollande. Le président a-t-il tenu sa parole? Aujourd'hui, les cinq engagements en matière de relance de la production, de l'emploi et de la croissance.


"Je créerai une Banque publique d'investissement"
ENGAGEMENT 1 - Pour "redresser la France", François Hollande avait promis la création d'une "Banque publique d'investissement" (BPI). "À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions (…) de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire", assurait le candidat, page 7 de son programme.

Ce qu’il a promis

C'est son engagement de campagne numéro 1. Pour "redresser la France", François Hollande avait promis la création d'une "Banque publique d'investissement" (BPI). "À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions (…) de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire", assurait le candidat, page 7 de son programme.

Ce qu’il a fait

L'engagement a été tenu : si avant l'été, le gouvernement évoquait une capacité d'intervention de 30 milliards d'euros, la BPI est finalement dotée de 42 milliards d'euros, dont 20 milliards en fonds propres. Elle regroupe les services d'autres établissements (Oseo, Caisse des dépôts et consignations Entreprises et Fonds stratégique d'investissement) et dispose d'un guichet unique dans toutes les régions de France. Des régions qui doivent "participer pleinement à la gouvernance" de la BPI. Preuve en est la nomination de Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, à la vice-présidence.

Le calendrier

François Hollande a mis très vite sur pieds les moyens pour créer la BPI : un rapport rendu au milieu de l'été 2012, un projet de loi présenté en Conseil des ministres mi-octobre, son directeur-général (Nicolas Dufourcq) et son président (Jean-Pierre Jouyet) trouvé le même jour, un texte adopté à l'unanimité mi-novembre, une loi promulguée le 1er janvier 2013… A-t-il tenu les délais? L'agenda du changement était large sur le calendrier, puisque la mise en place de la BPI était prévue entre août 2012 et juin 2013. Le gouvernement avait évoqué après l'élection une création officielle fin 2012, début 2013. Le premier conseil d'administration de la BPI a eu lieu le 21 février à Dijon.


"Je ferai des PME une priorité"
ENGAGEMENT 2 - François Hollande promet de faire "des PME une priorité". Pour cela, il annonce qu'il mobilisera "l’épargne des Français, en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes". Le candidat entend ainsi "doubler le plafond du livret développement durable, en le portant de 6.000 à 12.000 euros."

Ce qu’il a promis

Dans son deuxième engagement, François Hollande promet de faire "des PME une priorité". Pour cela, il annonce qu'il mobilisera "l’épargne des Français, en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes". Le candidat entend ainsi "doubler le plafond du livret développement durable, en le portant de 6.000 à 12.000 euros."
Le président promet aussi de nommer un interlocuteur unique pour les PME, les TPE, les artisans et les commerçants.

Ce qu’il a fait

François Hollande a créé un Livret d'épargne industrie (LEI) – qui a remplacé le Livret de développement durable (LDD) - est bien passé de 6.000 à 12.000 euros.
Quant à l'interlocuteur unique pour les PME, TPE et artisans, un médiateur interentreprises, Pierre Pelouzet, et un médiateur des marchés publics, Jean-Louis Blachier, ont été nommés en octobre dernier. Mais les PME ne disposent pas encore d'interlocuteurs régionaux.
Quant à l'accessibilité au crédit impôt recherches, davantage de PME y sont désormais éligibles, comme le prévoit le budget 2013 voté le 20 décembre à l'Assemblée nationale.

Le calendrier

Dans l'agenda du changement défini par François Hollande, le doublement du plafond du livret des PME était prévu entre le 6 mai et le 29 juin 2012. La mesure a été appliquée par décret le 19 septembre au Journal Officiel.
Certaines mesures - le livret d'épargne industrie, l'accès facilité aux commandes publiques pour les PME - n'ont toujours pas été réalisées. D'autres, comme l''interlocuteur unique pour les PME, sont partiellement réalisées


"Je modulerai la fiscalité locale des entreprises"
ENGAGEMENT 3 - François Hollande veut "favoriser la production et l'emploi en France en orientant les financements, les aides publiques et les allègements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire". "A cet effet, je modulerai la fiscalité locale des entreprises en fonction des investissements réalisés", indique-t-il avant de proposer : "Je mettrai en place trois taux d'imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les PME (petites et moyennes) et 15% pour les TPE (très petites)."

L'engagement

A son troisième engagement, François Hollande veut "favoriser la production et l'emploi en France en orientant les financements, les aides publiques et les allègements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire". "A cet effet, je modulerai la fiscalité locale des entreprises en fonction des investissements réalisés", indique-t-il avant de proposer : "Je mettrai en place trois taux d'imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les PME (petites et moyennes) et 15% pour les TPE (très petites)."

Ce qui a été fait

Cet engagement, dont émergent plusieurs propositions, n'avait pas vocation à être appliqué dès la première année. Selon "l'agenda du changement", la plupart des propositions ont vocation à être appliquées d'ici la fin du quinquennat. Seule une mesure avait toutefois un caractère d'urgence : la modulation fiscale en fonction de la taille des entreprises, qui devait être mise en place dès le 2 août 2012.

Le calendrier

Lors de son passage à l'université d'été du Medef, fin août 2012, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, souhaitait inclure la modulation de l'impôt sur les entreprises dans le budget 2013. Finalement, dans un communiqué publié le 6 novembre 2012, Matignon a indiqué qu'un texte de loi serait finalement présenté "au printemps 2013". Deux jours plus tard, Les Echos ont révélé que seules les PME pourraient être concernées dans un premier temps. Le projet de loi est donc toujours en préparation et, s'il est bien présenté ce printemps, devrait être inscrit au Journal officiel l'été prochain.

"J'organiserai la couverture intégrale de la France en très haut débit d'ici à 10 ans"
ENGAGEMENT 4 - S'engageant à soutenir "le développement des nouvelles technologies et de l’économie numérique", François Hollande promet d'organiser "avec les collectivités locales et l’industrie la couverture intégrale de la France en très haut débit d’ici à dix ans". Selon le candidat socialiste, il s'agit d'un "levier essentiel d’une nouvelle croissance".

Ce qu’il a promis

S'engageant à soutenir "le développement des nouvelles technologies et de l’économie numérique", François Hollande promet dans son 4e engagement d'organiser "avec les collectivités locales et l’industrie la couverture intégrale de la France en très haut débit d’ici à dix ans". Selon le candidat socialiste, il s'agit d'un "levier essentiel d’une nouvelle croissance".

Ce qu'il a fait

Si le dossier est aux mains de Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, c'est le 20 février dernier que François Hollande a détaillé ses ambitions numériques pour la France. Le président de la République a confirmé son principal engagement : développer le très haut débit en France afin de couvrir d'ici à dix ans l'ensemble du territoire. "J'ai pris la décision de dégager 20 milliards d'euros" pour respecter cet objectif, a-t-il dit. Un tiers sera dépensé dans les zones denses de population (territoires urbains), et sera financé par le secteur privé. Un autre tiers, dans les zones moins denses, "sera co-financé par les opérateurs à partir des infrastructures déployées par les collectivités". Le dernier tiers sera pris en charge par l'Etat (trois milliards d'euros sur dix ans) et les collectivités pour les zones à très faible densité.

Le calendrier

François Hollande a rajouté une échéance supplémentaire en indiquant que "d'ici cinq ans, 50% de la population devra être couverte en très haut débit". Mais le bilan de cette promesse ne pourra être dressé qu'en 2023, bien après la fin du quinquennat. Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait fixé à 2025 ce même objectif. Selon l'actuel président, cette initiative devrait créer environ 10.000 emplois.

"Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l'Etat"
ENGAGEMENT 5 - François Hollande s'est engagé à "préserver le statut public des entreprises détenues majoritairement par l'Etat"en citant des entreprises telles qu'EDF, la SNCF et La Poste. Le candidat socialiste promettait également de demander "à ce que soit adoptée, au sein de l’Union européenne, une directive sur la protection des services publics". Enfin, François Hollande assurait vouloir "protéger les consommateurs pour rétablir la confiance des Français dans l’économie."

Ce qu’il a promis

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande s'est engagé à "préserver le statut public des entreprises détenues majoritairement par l'Etat" en citant, dans son 5e engagement, des entreprises telles qu'EDF, la SNCF et La Poste. Le candidat socialiste promettait également de demander "à ce que soit adoptée, au sein de l’Union européenne, une directive sur la protection des services publics". Enfin, François Hollande assurait vouloir "protéger les consommateurs pour rétablir la con?ance des Français dans l’économie."

Ce qu’il a fait

La première partie de l'engagement de François Hollande ne porte pas sur une réforme, mais sur un statu quo. Ainsi, la SNCF est un établissement public, donc propriété de l'Etat. EDF et La Poste sont des sociétés anonymes, respectivement depuis 2004 et 2010, dont l'Etat est actionnaire à hauteur de 84,5% et 100%.
L'initiative européenne, elle, n'a pas encore été prise. Les conditions et le calendrier restent à fixer, explique-t-on au ministère des Affaires européennes. Le débat autour de la protection des services publics, ou de leur libéralisation, revient régulièrement à Bruxelles. En 2007, la Commission européenne, qui ne parle pas directement de "service public", avait renoncé à légiférer sur les services d'intérêt général (SIG). La directive Bolkestein sur les services, transposée en partie dans le droit français, n'incluait pas les SIG.

Le calendrier

Concernant la "protection des consommateurs", troisième partie de l'engagement de François Hollande, l'intention reste très générale. Toutefois, Benoît Hamon présente à la fin du mois en Conseil des ministres un projet de loi sur la question. Ce texte introduit notamment "l'action de groupe", qui permettra aux consommateurs de s'unir pour intenter une action en justice. Son examen au Parlement est prévu en juin.

Rédaction - leJDD.fr
mardi 23 avril 2013

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